Bienvenue sur la racine du cœur creux.

L’exode des chefs

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LA REVUE DE PRESSE

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Marc Vassey, L’Exode des Chef

ISBN : 9782332492890

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Le journal des Andes :

Le journal des Andes

(Blog de voyage en Amérique Latine tenu durant une année d’expatriation en 2010-2011)

 

Poèmes et mots en bordel :

Il comptait les vauriens, et les volutes de cigarettes, et les cafés forts, amers, et la vie qui passe et qui étale les miettes sur la table.

Maquisard et banlieusard, dans les fumées des Noctiliens. Frôlant les clochards frêles, les prostituées aux jambes fortes, les rêves noirs et les nuits blanches. Banlieusard se souvient.

Ici, on avait fêté la victoire en 81, putain, il pleuvait, c’était bien. On était avec les copains.

les copains la poudre d’escampette la courte échelle entre diables et dieux

Y’avait des flammes, des torrents d’amours, entre les cuisses serrées de la vieille. On la payait en mots doux, et nous, on se faisait croire d’y croire.

Elles ont poussé les infamies, à deux pas de Paris, y’a pas de Lumière pour chanter l’universalité de l’univers, ni d’humaniste pour humaniser l’humain dans son humanité.

Qu’ils aillent tous pourrir sur les fers forgés de l’histoire.





Il comptait les vauriens, et les volutes de peines, et les frustrations, amères, et la vie qui se plie en quatre et qui jure jusqu’à sous votre toit.

Maquisard et banlieusard, un peu partout le regard porté sur ces jeunes riches aux Itrucs et aux petits Personnal Computers qui viennent s’installer dans les relents de la Capitale. Banlieusard s’étonne.

Tu te rends compte, pour trois fois rien, j’ai un métro, un Arabe ouvert jusqu’à 23heures, et puis, c’est tellement plus familial et puis, le marché est vraiment sympa. On y trouve de tout.

a quelle heure le prochain bus pousse ta poussette hey connasse tu vas la fermer ta gueule

Y’avait pas très loin les usines, la fumée des industries, les bleus de travail et la pollution que le tout Paris nous crachait en pleine face.

C’est la transpiration du tertiaire qui refoule dans le RER, les flammes tricolores ont recouvert les piliers de béton, la révolution, c’est "la France aux français !" c’est "Marine Machin, vite !"

Qu’ils aillent tous pourrir sur les fers forgés de l’histoire.





Il comptait les vauriens, et les volutes de peur, et les maux amers, et la vie qui se fait le mot des oublieux et qui chiale jusqu’à dans nos cœur, quand on cherche le sommeil.

Maquisard et banlieusard, y’a quelques chiffres avant la virgule, pas tellement, mais c’est déjà ça. Quelques Camel, une parole avec le vieux qui fut le préféré de la vieille aux cuisses délétères. Banlieusard écoute.

Dire qu’il parait que tout va vite, qu’on vend, qu’on achète, qu’on délocalise, qu’on commercialise, qu’on militarise. En tout cas, moi, j’ai l’impression qu’y a que moi qui bouge pas.

enfants aux culotes courtes les sucettes au mazout la nouvelle société la quatrième et évian

Y’avait les jupes et les verres de vin. La belle Karima, aussi, aux cuisses franches et suaves, posées sur la chaise en plastique, et qui balançait ses beaux seins en avant quand elle riait. Paris nous ignorait, et nous, on s’en fichait.

Ils sont arrivés en masse, l’air ravi de leurs diplômes de « Sciences et Théories du Management Urbain, spécialité Régulation et Rationalisation des Etudes Territoriales, mention, Etudes Contemporaine de la Rentabilité des Activités Productives ». Ils nous ont laissé les poussières de nos souvenirs malheureux.

Qu’ils aillent tous pourrir quelque part où nous ne serons pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle était horriblement belle.
Nous avions pris le maquis.
Avant de massacrer le temps.
Lui qui se venge sur nos visages et qui
défigure les âges et qui
transperce les cœurs et qui
brûle les souvenirs et qui
Laisse sur nos peaux des crevasses de regrets.



Elle était horriblement belle.
Et puis un jour, elle est partie.
S’en aller manger la vie.
Sans moi bien sûr.
J’avais trop à défaire.
Et puis, avec mes lacets défaits,
Où aurais-je pu aller ?
Les pensées sont en mouvement
Mais les miennes restent ici.


C’est qu’on chuchote dans la nuit
Des rêves et des fantasmes
Les « j’aurais pu », les « j’aurais du »
Et puis cette fille dans le maquis
Ne doit rien à personne
Hasta la vida siempre mi amor,
Hasta la revolución, quizás,
Hasta la muerte, seguramente
Hasta la victoria, para nada
Hasta rien, hasta toi*


Elle était horriblement belle.
Mais la folie des petitesses
Nous maintient tête baissée
Sur le sol et sa laideur
Il reste des maquis de liberté
Des lendemains qui chantent
Des matins en larmes


Il reste la poésie à gifler l’amertume
La beauté des nuits qui encore nous consume
Les frustrations passées que nos corps exultent
Nos rages adolescentes se font faites adultes

Il reste la poésie et c’est si peu
Pas assez surement pour être heureux
Dans mille ans, au jugement des coupables
Nous serons au banc des incapables


Elle était horriblement belle
Le visage déformé de lumière
Et moi triste
Comme mille étoiles
Eteintes.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout plein de montres en or, vêtu de milles étoffes
Spécule sur ma valeur, j’ai ma force à revendre.
Il y en des malins qui ne se font jamais prendre
Des enfoirés en stock, des apprentis Madoff.

Y’a des flux en milliards, des options et des titres
On fermera nos gueules, on ne sait plus crier
On a tous après tout tant de pompes à cirer
La sueur en excédent, déversée à grands litres

Pas de problème, on renfloue bien les banques
Tu as tes billets verts pour pouvoir de torcher
Et nous la frustration dans laquelle se moucher
Quand nous fabriquons tes bombes, tes avions et tes tanks

J’connais pas ton visage, et personne ne l’a vu
De cette belle équation au mille inconnues
Tu te caches peut-être dans une courbe ascendante
Ou sur les terres fertiles qui constituent ta rente

J’aimerai pouvoir te plaindre, trouver une morale
Une liberté bien cachée pour pouvoir te narguer
Une révolte chantée par le monde en chorale
Un mot, un seul mot, qui te ferait douter

Mais tout roule, ici et là, on a vu des manifs
Même que des fois, ils étaient convaincus
On aurait dit des petits chiens craintifs
Semblables à s’y méprendre à des poètes de rues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sombre sonnet tu aimes à crier l’indicible
Et moi éparpillé entre là et l'avant
Je te vois tout vêtu de ces mots impossibles
Danser dans cette langue inconnue et pourtant...

Calfeutré dans le doute et l'oreille aux aguets
La terreur à grosses goutes me roulait sur le front
Je connais ta musique et j'en ignore les traits
Elle chante la beauté mais me dit "à quoi bon?"

Ta belle humilité me devient une méprise
Car quand de tout ton art ne reste que la forme
Poésie de carcans, de moi t'es-tu éprise?

Têtue et prise aux griffes du monstre de la norme
Dans le jeu des démences tu maintiens ton emprise
Mais ton empire vacille sous le feu des réformes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je tombe en riant
Comme un fou, et parfois
Ma gueule de mendiant
Raconte les jours de froid

Je tousse, la nuit venue
Des nuées d'étoiles
Éclatées ingénues
Éclairent le grand voile

Mélange moi si tu le peux
Ou si tu l'oses
Si tu le veux
Je me distille



Donne moi ton entreprise
Tes industries, ta nation
Nos folies, nos surprises
Mêlées en un canon

Minuit, quand la lune
Traîne sur le béton
Je rêve de ta thune
Toi, de l'abandon

Mélange moi si tu peux
Ou si tu oses
Si je le veux
Tu me distilles



Le matin paresseux
Fétide, écorché
Pose son regard miteux
Nous borde de dangers

On voit des âmes pliées
J'en suis une, je m'isole
De l'or de ma pitié
Et mes doutes mes idoles

Mélange si tu peux
Si tu oses
Je le veux
Je distille



Je suis un peu
Un consommateur
Mais pas heureux
Ce con, en somme, a peur

Quelques centimes ici
Là des gorgées de vin
Las des corps gays de vie
La sueur sur mes mains


Mélange. Tu peux
Tu oses
Je veux
Distilles



Petite reine, fée lumière
Prêtresse des communautés
Tu sacres bien des chaumières
Mais de ma vie on t'a ôté

Ris, tant que tu inspires
Résistant de ton empire
Résiliant quand tu expires
Tu résous tout tes dires.

Mélanges
Peux
Oses
Veux
Distilles



Derrière la grande route
Au delà des édifices
Tu as éclaté en mille doutes
J'ai découvert ton artifice

Comme une nuque dénudée
Dans les nuées et les idées
J'ai pensé, un bref instant
Que peut-être tu m'y attends

Mélange
Ose
Distille



Elle danse encore
Dans les brouillards
Cette chimère
Serpent de ville
Ou arlésienne

La pluie sèche espère aussi
Puisse t-elle se noyer au Paradis

"Distille"

 

 

 

 

 

 

 

 

Devons-nous être ce que nous ne sommes pas?
Mais, paraît-il que là n'est pas la question...
Qu'il vaut bien mieux mourir en fidèle soldat
Que de se laisser aller à la désertion.

Et si l'on se meurt aux sables de Pergame,
Pardonné des Dieux, accusé par les siens,
Rien de légitime à retourner la lame
Contre ceux qui ont de mon sang sur leurs mains!

Est-ce par jalousie que tous mes frères d'armes,
Se sont donnés le mot, ont retenu les larmes,
Puis ont décrété, un matin à Byzance,
Me faire payer le prix de toutes mes offenses?

A trop dire le vrai, l'on doit boire la ciguë.
A toujours le taire certains finissent pendus.
Je n'ai de douleur qu'une fine amertume,
Qui se tarit sitôt que la vie se consume.

Bien sûr c'est le silence qu'on dépose sur mon corps.
Ma mort sera absente de toutes vos tribunes,
Mais de votre honte je garde cette rancune:
Mon linceul de crachat aurait dû être d'or.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De tes tresses
Comme les chutes
D'Iguazu*
Tu enflammes de trois couleurs
Les pierres chaudes
Des Andes qui essoufflées
Tiennent bon

Rouge, comme la terre sèche
Que le Zonda* soulève
Blanc, comme le sel
La neige d'Uyuni*
Vert Émeraude, comme le chemin de l'Inca*
Qui cherche parfois
Des Palais oubliés*

De ta peau dorée tu portes
Les rêves du Condor
Les peurs des Gauchos*

Pauvres gauchos d'ailleurs!
Ils galopent comme des fantômes
D'un temps qui sans crier
Les enferme dans le grand livre du temps
Du temps passé

J'ai couru ton corps, des plaines de la Pampa* au port de Valparaiso*
Et tes baisers salés
Et ce baiser salé, que je raconte aux voyageurs de Cuzco*
Ou ceux qui dorment, la tête dans l'eau, les pieds sur terre
L'esprit flottant sur les flots millénaires d'un lac sacré*
Il faut bien, parfois, prier les soleils* de nous oublier

J'ai perdu ton corps, dans quelques cabanes de sorcières
Là ou traîne des fœtus de Lama*
Je n'ai rien à offrir à la Pachamama*
Alors je me suis donné
J'ai rejoins les cieux
Dilué entre l'Amazone* et l'Aconcagua*
Mais dans la Selva*, un chamane m'a rappelé

J'ai suivi la pluie qui arrosait les hauts plateaux
A la flûte de pan, je contais mon histoire
Et l'on ne m'a pas cru

J'ai caressé ton corps, comme l'herbe noire
Des champs froids et gelés de Patagonie
Là ou se dresse dans la glace
Un homme nu* au regard sévère
Il m'a donné à boire et à manger
Il m'a dit de partir vers le nord
De suivre les nuages qui se tordent
Comme des serpents
Dans le ciel

Et qu'importe la chaleur qui me brûle les épaules
Qu'importe aussi les rides de ton visage
Qu'importe la brume de l'été
Qu'importe mon amour qui court encore, de ci de là


Tu resteras toujours libre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ô la ville
La belle
Furieuse
Peut-être
Moi, je ferai la guerre
J'aurai votre sang sur mes mains
Sur les vôtres, il y aura le mien

Ô la ville
La belle
C'est un peu une poitrine
Gorgée d'ironie
Honnête pour pas un sou
J'y pose mon corps
Lourd comme un cadavre

Ô la ville
La belle
Furieuse
Le matin
Il y a toujours ce clochard
Qui te recouvre d'un drap
De crachats

Je le regarde
Sans penser
Amoureux
Déçu
Parfois
Et souvent
Je me rendors

Ô la ville
La belle
Furieuse
Peut-être
Moi, j'irai à la guerre
J'aurai votre sang sur mes mains
Sur les vôtres, il y aura le mien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au dessus de nous
Comme des cadavres
Autant de temps
Sans queue ni tête.

Rit-elle?
Du feu de la gorge
Sans son aucun
Sans un refrain.

Au dessus de toi,
Un peu aussi
Dans tes cils
Des gouttes du monde
Que tu égouttes
Sans oublier

Rit-elle?
A mourir
de rire
A vivre
De rien.

Au dessus d'eux
Que des bons mots
De la poussière
Qui valse et danse
Entre les hanches
A la cadence
Des mauvais maux.

Rit-elle?
A gorge déployée
Pliée sous les coups
D'un vent secret
Comme une litanie
Qui se tait.

Au dessus de tous,
Des rires en pleurs
Des chemins noirs
Des écrins blancs
Et des mouchoirs
Tachés de sans
Sang rien égal
A nos amours
A nos folies
A nos souvenirs
A nos blessures
A nos conneries
A ta bêtise
Et a la mienne

Silence aussi
Silence enfin!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu restais là, près de moi.
Tu attendais un mot.
Moi, je voulais que tu partes.

Je me sentais épié
Que voulais tu voir?
On se connaissait par cœur
Trop.

Le vent devait s'amuser à cesser de souffler
Juste pour m'ôter l'excuse
De ne pas saisir tes maux à mi-voix

Rien ne bougeait
On aurait dit un tableau calme
J'avais peur d'en faire partie
Je devais partir
Avant d'y être incrusté à jamais

Ma clope me brûlait les doigts
Et l'air me gelait les joues
Les tiennes étaient rouges
Les miennes, sous une épaisse écharpe

Bien sur, nous nous sommes séparés
Le reste est resté figé.


Je ne t'ai jamais revu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les nymphes de fumée embrument une fois de plus.
Sensuels sortilèges suspendus au salon
Sans un maux à maudire, un mot à l'oraison:
Des funèbres fantômes d'une fuite entendue.

Sous ces anges ailés un archange sans aile
Immobile comme la pierre il est pourtant leur père.
Ce n'est ni Michel, Gabriel ou Raphaël
C'est un homme, rien de plus, pas une âme éternelle.

Il est bien incapable de connaître la kabbale
Imbibé de l'absinthe et d'une bise de muse.
Il se repose d'une prose qui lui fut si fatale,
Lecteur ici, je sais bien de quoi tu m'accuses.

Que de temps pour décrire une scène si banale
Fumer
un clope c'est pas un poème, je m’excuse